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lunes, 16 de noviembre de 2015

Noviembre2015/Miscelánea. HACER LA CABRA ... ESTÁS COMO UNA CABRA Y LA CABRA, SIEMPRE TIRA AL MONTE (EXPRESIONES COLOQUIALES)

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HACER LA CABRA
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Los tres animales más genuinamente españoles (que nos perdone el lince) y “domesticados” por el hombre son: el toro, el cerdo y la cabra. El toro es “español”, el cerdo es “ibérico” y la cabra “hispánica. Particular importancia ha tenido la cabra en la vida cotidiana de la gente aragonesa, humilde. La familia que no tenía haberes para comprar una vaca, se compraba una cabra para tener leche con la que dar de beber a los niños pequeños y, en todo caso, para hacer queso. La cabra se cría con cualquier cosa, es cuestión de sacarla a las afueras del pueblo y ya ramonea con zarzas, espinos y todo tipo de arbustos. Por el contrario, es un animal difícilmente domesticable, apenas te descuidas te la juegas con ella. A mi hermana mayor, en Almohaja, la mandaron a cuidar la cabra a las eras y ésta se ahorcó al girar sobre el poste en que andaba atada. La carne, la piel y la leche de este simpático animal son muy apreciadas. Acaba de salir en Teruel un queso de cabra magnífico, tan magnífico como prohibitivo y es  que, a este animal a veces tan denostado, empieza a valorarse en su justo medio. Antiguamente en muchos lugares había “dulas” de cabras y, en otros, se llevaban mezcladas con las ovejas, cuando las cabras eran pocas. También, la cabra ha servido para ganarse la vida una familia. Solo había que coger una flauta y una escalera y marchar de pueblo en pueblo. Cuentan las viejas crónicas, que la gente se salía de los corrales de comedias para ver a las cabras hacer equilibrios inverosímiles sobre el culo de una jarra de barro invertida. Esta atracción por lo circense y caprino sigue vigente en buena parte de nuestra sociedad. Véase si no el caso del cantautor comunista José Antonio Labordeta, comparado, con el del músico turolense Antón García abril. A Labordeta, un cantautor mediocre del "chunda, chunda, chundarata" le dedican nada menos que el Parque Grande de Zaragoza. A Antón García Abril, uno de los mejores compositores europeos del siglo XX, ni los buenos días le dan, en Zaragoza. Ítem más, hay quien quiere quitar la música del himno de Aragón para poner la "chundarata" de Labordeta. ¡Penoso! 
Recientemente viajamos a Aliaga, terreno lleno de montañas con agudas aristas. En lo más alto de ellas pueden verse a las cabras hispánicas en estado natural. Esta facultad de llegar a los sitios más inverosímiles, haciendo ejercicios circenses e imposibles les ha creado una fama bien ganada.
Las personas que abandonan los “caminos” corrientes y las conductas reconocidas socialmente como “normales”, se les aplica esta frase hecha y que define muy bien el momento: “Hacer la cabra”. Sin embargo, si se dice: “Estás como una cabra”, entonces se manifiesta que su conducta está permanentemente alterada y desequilibrada. Todo por semejarse a la cabra y, aunque la cabra, no tenga la menor noción de los que se le acusa.
Las personas que han vivido su infancia en los pueblos seguramente tendrán alguna anécdota sobre este animal, rey de los aquelarres, y a cuyos machos las brujas besan/besaban el culo.
 En Tortajada, siendo yo niño,  una cabra, por ramonear en una hermosa planta crecida en el cortado de El Santo que da al río Alfambra, quedó atrapada y sin posibilidad de volver al rebaño. Allí permaneció varios días, sabiamente quieta, a la espera de no se sabe que salvación posible. El amo de la cabra les señaló a los mozos del lugar que si le salvaban al animal les daría un chotico. Fue un masovero conocido por su habilidad y apodado “la mona” el que se descolgó desde lo alto del precipicio y capturó al animal. Salvó la vida la cabra, pero la perdió su hijo, comido en estruendosa merendola por los mozos del lugar.
Cuentan en el pueblo que, tras una merienda bien regada de buen vino, los mozos no se cansaron de “hacer la cabra”.
 ¡Qué Nuestro Señor les haya perdonado!
Para la tercera expersión: "La cabra, siempre tira al monte" que mejor explicación que la del cuento del francés Alphonse Daudet, titulado, La cabra del señor Seguin que a continiación va.
La chèvre de Monsieur Seguin
M. Seguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. [...]
M. Seguin s'apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose, mais il ne savait pas ce que c'était... Un matin, comme il achevait de la traire, la chèvre se retourna et lui dit dans son patois :
« - Écoutez, monsieur Seguin, je me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.
- Ah ! mon Dieu ! Elle aussi ! » cria M. Seguin stupéfait, et du coup il laissa tomber son écuelle; puis, s'asseyant dans l'herbe à côté de sa chèvre : « Comment, Blanquette, tu veux me quitter ! »
Et Blanquette répondit :
« Oui, monsieur Seguin.
- Est-ce que l'herbe te manque ici ?
- Oh ! non ! monsieur Seguin.
- Tu es peut-être attachée de trop court, veux-tu que j'allonge la corde ?
- Ce n'est pas la peine, monsieur Seguin.
- Alors, qu'est-ce qu'il te faut ? qu'est-ce que tu veux ?
- Je veux aller dans la montagne, monsieur Seguin.
- Mais, malheureuse, tu ne sais pas qu'il y a le loup dans la montagne... Que feras-tu quand il viendra?
- Je lui donnerai des coups de cornes, monsieur Seguin.
- Le loup se moque bien de tes cornes. Il m'a mangé des biques autrement encornées que toi... Tu sais bien, la pauvre vieille Renaude qui était ici l'an dernier ? une maîtresse chèvre, forte et méchante comme un bouc. Elle s'est battue avec le loup toute la nuit... puis, le matin, le loup l'a mangée.
- Pécaïre ! Pauvre Renaude ! ... Ça ne fait rien, monsieur Seguin, laissez-moi aller dans la montagne.
- Bonté divine! ... dit M. Seguin ; mais qu'est-ce qu'on leur fait donc à mes chèvres ? Encore une que le loup va me manger... Eh bien, non... je te sauverai malgré toi, coquine ! et de peur que tu ne rompes ta corde, je vais t'enfermer dans l'étable et tu y resteras toujours. »
Là dessus monsieur Seguin emporta la chèvre dans une étable toute noire, dont il ferma la porte à
double tour. Malheureusement, il avait oublié la fenêtre, et à peine eut-il le dos tourné, que la petite s’en alla.
[…]
En somme, ce fut une bonne journée pour la chèvre de M. Seguin. Vers le milieu du jour, en courant de droite et de gauche, elle tomba dans une troupe de chamois en train de croquer une lambrusque* à belles dents. Notre petite coureuse en robe blanche fit sensation. On lui donna la meilleure place à la lambrusque, et tous ces messieurs furent très galants...
Tout à coup le vent fraîchit. La montagne devint violette; c'était le soir.
« Déjà! » dit la petite chèvre ; et elle s'arrêta fort étonnée. En bas, les champs étaient noyés de brume. Le clos de M. Seguin disparaissait dans le brouillard, et de la maisonnette on ne voyait plus que le toit avec un peu de fumée. Elle écouta les clochettes d'un troupeau qu'on ramenait, et se sentit l’âme toute triste... Un gerfaut*, qui rentrait, la frôla de ses ailes en passant. Elle tressaillit… puis ce fut un hurlement dans la montagne :
« Hou! hou ! »
Elle pensa au loup ; de tout le jour la folle n'y avait pas pensé… Au même moment une trompe sonna bien loin dans la vallée. C'était ce bon M. Seguin qui tentait un dernier effort.
« Hou ! hou !... faisait le loup..
- Reviens ! reviens !... » criait la trompe.
Blanquette eut envie de revenir ; mais en se rappelant le pieu, la corde, la haie du clos, elle pensa que maintenant elle ne pouvait plus se faire à cette vie, et qu'il valait mieux rester.
La trompe ne sonnait plus...
La chèvre entendit derrière elle un bruit de feuilles. Elle se retourna et vit dans l'ombre deux
oreilles courtes, toutes droites, avec deux yeux qui reluisaient... C'était le loup.
Énorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là regardant la petite chèvre blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu'il la mangerait, le loup ne se pressait pas; seulement, quand elle se retourna, il se mit à rire méchamment.
« Ha ! ha ! la petite chèvre de M. Seguin » ; et il passa sa grosse langue rouge sur ses babines d'amadou*.
Blanquette se sentit perdue... Un moment, en se rappelant l'histoire de la vieille Renaude, qui s'était battue toute la nuit pour être mangée le matin, elle se dit qu'il vaudrait peut-être mieux se laisser manger tout de suite ; puis, s'étant ravisée, elle tomba en garde, la tête basse et la corne en avant, comme une brave chèvre de M. Seguin qu'elle était... Non pas qu'elle eût l'espoir de tuer le loup, - les chèvres ne tuent pas le loup, - mais seulement pour voir si elle pourrait tenir aussi longtemps que la Renaude...
Alors le monstre s'avança, et les petites cornes entrèrent en danse.
Ah! la brave chevrette, comme elle y allait de bon cœur ! Plus de dix fois, je ne mens pas, Gringoire, elle força le loup à reculer pour reprendre haleine. Pendant ces trêves d'une minute, la gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère herbe ; puis elle retournait au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit.
De temps en temps la chèvre de M. Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair, et elle se disait :
« Oh! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube... ? »
L'une après l'autre, les étoiles s'éteignirent. Blanquette redoubla de coups de cornes, le loup de
coups de dents... Une lueur pâle parut dans l'horizon... Le chant du coq enroué monta d'une métairie.
« Enfin! » dit la pauvre bête, qui n'attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang…
Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea. 
*
LA CABRA DEL SEÑOR SEGUIN
El señor Seguin nunca había tenido suerte con sus cabras.
Todas las perdía de la misma manera: un buen día rompían la cuerda y se iban a la montaña, y allá arriba se las comía el lobo. Ni las caricias de su amo, ni el miedo al lobo, nada las retenía. Se trataba, a lo que parece, de cabras independientes, que querían a toda costa aire libre y libertad.
El bueno del señor Seguin, qué no comprendía en absoluto el carácter de sus animales, estaba consternado. Decía:
—Se acabó; las cabras se aburren conmigo, no conservaré ni una.
Sin embargo, no se desanimó, y después de haber perdido seis cabras de la misma manera, compró la séptima, sólo que esta vez tuvo cuidado de buscarla muy joven, para que se acostumbrara mejor a vivir con él.
¡Qué linda era con sus ojos dulces, su perilla de suboficial, sus pezuñas negras y lustrosas, sus cuernos rayados y sus largos pelos blancos que le hacían una hopalanda! Era casi tan encantadora como el cabrito de Esmeralda. Y luego, dócil, cariñosa, se dejaba ordeñar sin moverse, sin meter la pata en la escudilla. Una cabrita encantadora…
El señor Seguin tenía detrás de su casa un cercado rodeado de espinos. Allí fué donde instaló su nuevo huesped. Ató la cabrita a una estaca en el sitio más bonito del prado, cuidando de dejarle mucha cuerda, y de vez en cuando iba a ver si ella estaba bien. La cabra era muy feliz y pastaba con tanto gusto que el señor Seguin estaba feliz.
—Por fin—pensaba el pobre hombre—, ¡he aquí una que no se aburrirá conmigo!
El señor Seguin se equivocaba, su cabra se aburrió.
Un día, mirando hacia la montaña, se dijo: «¡Qué bien se debe estar allí arriba! ¡Qué gusto brincar en el brezo sin esta maldita cuerda que me desuella el cuello!… ¡Bien está, para el burro o el buey, pastar en un cercado!… Las cabras necesitan espacio».
A partir de aquel momento, la hierba del cercado le pareció insípida. Se aburrió. Adelgazó, dio menos leche. Daba lástima verla todo el día tirando del ramal, con la cabeza vuelta en dirección a la montaña, dilatadas las narices, haciendo «¡Me!…» tristemente.
Bien notaba el señor Seguin que a su cabra le pasaba algo, pero no sabía lo que era… Una mañana, cuando acababa de ordeñarla, la cabra se volvió hacia él y le dijo en su lenguaje:
—Señor Seguin, escuche, languidezco en su casa, déjeme ir a la montaña.
—¡Oh, Dios mío!… ¡También ella! gritó el señor Seguin estupefacto, y de repente dejó caer su escudilla; después, sentándose en la hierba, junto a su cabra—: Cómo, Blanquette, ¿quieres dejarme?
—Sí, señor Seguin.
—Tal vez estás atada demasiado corto; ¿quieres que alargue la cuerda?
—No vale la pena, señor Seguin.
—Entonces, ¿qué necesitas?, ¿qué quieres?
—Quiero irme a la montaña, señor Seguin.
—Pero pobrecita, ¿no sabes que en la montaña está el lobo?… ¿Qué harás cuando aparezca?…
—Lo embestiré con mis cuernos, señor Seguin.
—El lobo se ríe de tus cuernos. Me ha comido cabras con más cuernos que tú. ¿Sabes, la vieja Renaude, la pobre, que estaba aquí el año pasado?, una cabra fuerte como un macho cabrío, peleó con el lobo toda la noche… después, por la mañana, el lobo se la comió.
—¡Qué lástima! ¡Pobre Renaude!… No importa, señor Seguin, déjeme ir a la montaña.
—¡Dios mío!…—dijo el señor Seguin—; ¿pero qué es lo que les pasa a mis cabras? Una más que me va a comer el lobo… ¡Pues no, vaya, te salvaré a pesar de todo, picara! y para que no rompas la cuerda, voy a encerrarte en el establo y allí estarás para siempre.
El señor Seguin se llevó la cabra a un establo muy oscuro, cuya puerta cerró con dos vueltas. Desgraciadamente se había olvidado de la ventana, y apenas había vuelto la espalda, cuando la cabrita se marchó…
Cuando la cabra blanca llegó a la montaña hubo un deslumbramiento general. Los viejos abetos no habían visto nunca nada tan lindo. Se la recibió como a una pequeña reina. Los castaños se inclinaban a tierra para acariciarla con la punta de sus ramas. La retama de oro se abría a su paso, despidiendo su mejor olor. Toda la montaña la festejó.
Ni cuerda, ni estaca… ni nada que la impidiera pastar, brincar a su antojo… ¡Allí sí que había hierba! ¡Hasta por encima de los cuernos, amigo! ¡Y qué hierba! Sabrosa, fina, festoneada, formada por mil plantas… Bien distinta al césped del cercado. ¡Y flores! Grandes campánulas azules, dedaleras de púrpura con sus largos cálices, ¡toda una selva de flores silvestres, rebosantes de jugos embriagadores!…
La cabra blanca, medio borracha, se revolcaba allí dentro, las piernas en el aire y rodaba a lo largo de las pendientes, revuelta con las hojas caídas y las castañas…
Después, de un salto, se levantaba de repente sobre sus patas ¡Hop! y allá iba, hacia adelante, a través de los bosques y los bojedales, tan pronto en un pico como en el fondo de un barranco, arriba, abajo, por todas partes… Parecía que había en el monte diez cabras del señor Seguin. Es que la Blanquette no tenía miedo a nada.
Franqueaba de un salto los grandes torrentes, que al pasar la salpicaban de polvo húmedo y de espuma. Después, chorreando toda, iba a echarse sobre cualquier roca plana y se secaba al sol… Una vez, al avanzar al borde de una meseta con una flor de citiso entre los dientes, distinguió abajo, muy abajo, en la llanura, la casa del señor Seguin con el cercado detrás. Esto la hizo llorar de risa.
—¡Qué pequeña!—dijo—. ¿Cómo habré podido aguantar allí?
¡Pobrecilla! Al verse encaramada tan alto, se creía por lo menos tan grande como el mundo…
En suma, fue una buena jornada para la cabra del señor Seguin. Mediado el día, corriendo a derecha y a izquierda, cayó entre una manada de rebecos que estaban devorando una parra silvestre. Nuestra pequeña viajera vestida de blanco causó sensación. Se le dejó el mejor sitio en la parra, y todos aquellos caballeros fueron muy galantes… Incluso parece que un joven rebeco de negro pelaje tuvo la buena suerte de gustar a Blanquette. Los dos enamorados se alejaron entre los árboles durante una o dos horas, y si quieres saber lo que se dijeron, ve a preguntarlo a los indiscretos manantiales que corren invisibles entre el musgo.
De repente, el viento refrescó. El monte se volvía color violeta; era el atardecer…
—¡Ya!—dijo la cabrita—; y se detuvo muy asombrada.
Abajo, los campos estaban ahogados en bruma. El cercado del señor Seguin desaparecía entre la niebla, y de la casita no se veía más que el tejado con un poco de humo. Oyó las esquilas de un rebaño que regresaba, y sintió muy triste el alma… Un gerifalte que volvía, la rozó con las alas al pasar. Tembló… después hubo un aullido en el monte:
—¡Uuuh, uuuh!
Pensó en el lobo; la loca no había pensado en él en todo el día. Al mismo tiempo se oyó una trompa muy lejos, en el valle. Era el buen señor Seguin que intentaba un último esfuerzo.
—¡Uuuh, uuuh!—hacía el lobo.
¡Vuelve, vuelve!… -gritaba la trompa,
Blanquette tuvo ganas de volver; pero acordándose de la estaca, la cuerda, el seto del cercado, pensó que ya no podría acostumbrarse más a aquella vida y que era mejor quedarse.
La trompa no se oía más…
La cabra percibió tras ella un ruido de hojas. Se volvió y vio en la sombra dos orejas cortas, muy rectas, con dos ojos relucientes… Era el lobo.
Enorme, inmóvil, sentado sobre sus cuartos traseros, allí estaba mirando a la cabrita blanca y saboreándola por adelantado. Como estaba seguro de que se la comería, el lobo no se apresuraba; únicamente, cuando ella se volvió, se echó a reír con maldad.
—¡Ja, ja! La cabrita del señor Seguin—y se pasó la gran lengua roja sobre sus labios resecos.
Blanquette se sintió perdida. Por un momento, recordando la historia de la vieja Renaude, que luchó toda la noche para ser devorada por la mañana, se dijo que tal vez lo mejor sería dejarse comer en seguida; después, sintiéndose arrebatada, se puso en guardia, la cabeza baja y los cuernos hacia adelante, como una valiente cabra del señor Seguin que era… No es que tuviera esperanza de matar al lobo, sino solamente para ver si ella podía resistir tanto tiempo como la Renaude…
Entonces avanzó el monstruo y los pequeños cuernos entraron en juego.
¡Ah, la valiente cabrita! ¡Qué animosa! Más de diez veces, y no miento, obligó al lobo a retroceder para tomar aliento. Durante estas treguas de un minuto, la glotona cogía todavía a toda prisa una brizna de su querida hierba; luego volvía al combate con la boca llena… Esto duró toda la noche. De vez en cuando, la cabra del señor Seguin miraba las estrellas bailar en el claro cielo y se decía:
—¡Oh, con tal que resista hasta el alba!…
Una tras otra, las estrellas se extinguieron. Blanquette redobló sus embestidas, el lobo sus dentelladas… Un resplandor pálido apareció en el horizonte… Desde una alquería subió el canto de un ronco gallo.
—¡Por fin!—dijo el pobre animal, que sólo esperaba al día para morir; y se tendió en tierra, envuelta en su bella piel blanca toda manchada de sangre…
Entonces el lobo se arrojó sobre la cabrita y se la comió.
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