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HACER LA CABRA
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Los tres animales más
genuinamente españoles (que nos perdone el lince) y “domesticados” por el hombre son: el toro, el cerdo y
la cabra. El toro es “español”, el cerdo es “ibérico” y la cabra “hispánica.
Particular importancia ha tenido la cabra en la vida cotidiana de la gente
aragonesa, humilde. La familia que no tenía haberes para comprar una vaca, se
compraba una cabra para tener leche con la que dar de beber a los niños pequeños y, en todo caso, para hacer queso. La cabra se cría con cualquier cosa, es cuestión
de sacarla a las afueras del pueblo y ya ramonea con zarzas, espinos y todo tipo
de arbustos. Por el contrario, es un animal difícilmente domesticable, apenas
te descuidas te la juegas con ella. A mi hermana mayor, en Almohaja, la mandaron
a cuidar la cabra a las eras y ésta se ahorcó al girar sobre el poste en que
andaba atada. La carne, la piel y la leche de este simpático animal son muy
apreciadas. Acaba de salir en Teruel un queso de cabra magnífico, tan magnífico
como prohibitivo y es que, a este animal
a veces tan denostado, empieza a valorarse en su justo medio. Antiguamente en
muchos lugares había “dulas” de cabras y, en otros, se llevaban mezcladas con
las ovejas, cuando las cabras eran pocas. También, la cabra ha servido para ganarse
la vida una familia. Solo había que coger una flauta y una escalera y marchar
de pueblo en pueblo. Cuentan las viejas crónicas, que la gente se salía de los
corrales de comedias para ver a las cabras hacer equilibrios inverosímiles
sobre el culo de una jarra de barro invertida. Esta atracción por lo circense y caprino sigue vigente en buena parte de nuestra sociedad. Véase si no el caso del cantautor comunista José Antonio Labordeta, comparado, con el del músico turolense Antón García abril. A Labordeta, un cantautor mediocre del "chunda, chunda, chundarata" le dedican nada menos que el Parque Grande de Zaragoza. A Antón García Abril, uno de los mejores compositores europeos del siglo XX, ni los buenos días le dan, en Zaragoza. Ítem más, hay quien quiere quitar la música del himno de Aragón para poner la "chundarata" de Labordeta. ¡Penoso!
Recientemente viajamos a Aliaga,
terreno lleno de montañas con agudas aristas. En lo más alto de ellas pueden
verse a las cabras hispánicas en estado natural. Esta facultad de llegar a los
sitios más inverosímiles, haciendo ejercicios circenses e imposibles les ha
creado una fama bien ganada.
Las personas que abandonan los “caminos”
corrientes y las conductas reconocidas socialmente como “normales”, se les
aplica esta frase hecha y que define muy bien el momento: “Hacer la cabra”. Sin
embargo, si se dice: “Estás como una cabra”, entonces se manifiesta que su
conducta está permanentemente alterada y desequilibrada. Todo por semejarse a la
cabra y, aunque la cabra, no tenga la menor noción de los que se le acusa.
Las personas que han vivido su
infancia en los pueblos seguramente tendrán alguna anécdota sobre este animal,
rey de los aquelarres, y a cuyos machos las brujas besan/besaban el culo.
En Tortajada, siendo yo niño, una cabra, por ramonear en una hermosa planta
crecida en el cortado de El Santo que da al río Alfambra, quedó atrapada y sin
posibilidad de volver al rebaño. Allí permaneció varios días, sabiamente
quieta, a la espera de no se sabe que salvación posible. El amo de la cabra les
señaló a los mozos del lugar que si le salvaban al animal les daría un chotico.
Fue un masovero conocido por su habilidad y apodado “la mona” el que se
descolgó desde lo alto del precipicio y capturó al animal. Salvó la vida la
cabra, pero la perdió su hijo, comido en estruendosa merendola por los mozos
del lugar.
Cuentan en el pueblo que, tras
una merienda bien regada de buen vino, los mozos no se cansaron de “hacer la
cabra”.
¡Qué Nuestro Señor les haya perdonado!
Para la tercera expersión: "La cabra, siempre tira al monte" que mejor explicación que la del cuento del francés Alphonse Daudet, titulado, La cabra del señor Seguin que a continiación va.
Para la tercera expersión: "La cabra, siempre tira al monte" que mejor explicación que la del cuento del francés Alphonse Daudet, titulado, La cabra del señor Seguin que a continiación va.
La chèvre de Monsieur Seguin
M. Seguin n'avait jamais eu de
bonheur avec ses chèvres. Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient
leur corde, s'en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur
maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. [...]
M. Seguin s'apercevait bien que
sa chèvre avait quelque chose, mais il ne savait pas ce que c'était... Un matin, comme il
achevait de la traire, la chèvre se retourna et lui dit dans son patois :
« - Écoutez, monsieur Seguin, je
me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.
- Ah ! mon Dieu ! Elle aussi ! »
cria M. Seguin stupéfait, et du coup il laissa tomber son écuelle; puis, s'asseyant dans
l'herbe à côté de sa chèvre : « Comment, Blanquette, tu veux me quitter ! »
Et Blanquette répondit :
« Oui, monsieur Seguin .
- Est-ce que l'herbe te manque
ici ?
- Oh ! non ! monsieur Seguin.
- Tu es peut-être attachée de
trop court, veux-tu que j'allonge la corde ?
- Ce n'est pas la peine, monsieur
Seguin.
- Alors, qu'est-ce qu'il te faut
? qu'est-ce que tu veux ?
- Je veux aller dans la montagne,
monsieur Seguin.
- Mais, malheureuse, tu ne sais
pas qu'il y a le loup dans la montagne... Que feras-tu quand il viendra?
- Je lui donnerai des coups de
cornes, monsieur Seguin.
- Le loup se moque bien de tes
cornes. Il m'a mangé des biques autrement encornées que toi... Tu sais bien, la pauvre vieille
Renaude qui était ici l'an dernier ? une maîtresse chèvre, forte et méchante comme un bouc. Elle
s'est battue avec le loup toute la nuit... puis, le matin, le loup l'a mangée.
- Pécaïre ! Pauvre Renaude ! ...
Ça ne fait rien, monsieur Seguin, laissez-moi aller dans la montagne.
- Bonté divine! ... dit M. Seguin
; mais qu'est-ce qu'on leur fait donc à mes chèvres ? Encore une que le loup va me manger... Eh
bien, non... je te sauverai malgré toi, coquine ! et de peur que tu ne rompes ta corde, je vais
t'enfermer dans l'étable et tu y resteras toujours. »
Là dessus monsieur Seguin emporta
la chèvre dans une étable toute noire, dont il ferma la porte à
double tour. Malheureusement, il
avait oublié la fenêtre, et à peine eut-il le dos tourné, que la petite s’en alla.
[…]
En somme, ce fut une bonne
journée pour la chèvre de M. Seguin. Vers le milieu du jour, en courant de droite et de gauche,
elle tomba dans une troupe de chamois en train de croquer une lambrusque* à belles dents. Notre petite
coureuse en robe blanche fit sensation. On lui donna la meilleure place à la lambrusque, et tous ces
messieurs furent très galants...
Tout à coup le vent fraîchit. La
montagne devint violette; c'était le soir.
« Déjà! » dit la petite chèvre ;
et elle s'arrêta fort étonnée. En bas, les champs étaient noyés de brume. Le clos de M. Seguin
disparaissait dans le brouillard, et de la maisonnette on ne voyait plus que le toit avec un peu de
fumée. Elle écouta les clochettes d'un troupeau qu'on ramenait, et se sentit l’âme toute triste...
Un gerfaut*, qui rentrait, la frôla de ses ailes en passant. Elle tressaillit… puis ce fut un hurlement dans la
montagne :
« Hou! hou ! »
Elle pensa au loup ; de tout le jour la folle
n'y avait pas pensé… Au même moment une trompe sonna bien loin dans la vallée. C'était ce bon M. Seguin qui tentait
un dernier effort.
« Hou ! hou !... faisait le loup..
- Reviens ! reviens !... » criait
la trompe.
Blanquette eut envie de revenir ;
mais en se rappelant le pieu, la corde, la haie du clos, elle pensa que maintenant elle ne pouvait plus se faire à
cette vie, et qu'il valait mieux rester.
La trompe ne sonnait plus...
La chèvre entendit derrière elle
un bruit de feuilles. Elle se retourna et vit dans l'ombre deux
oreilles courtes, toutes droites, avec deux
yeux qui reluisaient... C'était le loup.
Énorme, immobile, assis sur son train de
derrière, il était là regardant la petite chèvre blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien
qu'il la mangerait, le loup ne se pressait pas; seulement, quand elle se retourna, il se mit à
rire méchamment.
« Ha ! ha ! la petite chèvre de
M. Seguin » ; et il passa sa grosse langue rouge sur ses babines d'amadou*.
Blanquette se sentit perdue... Un
moment, en se rappelant l'histoire de la vieille Renaude, qui s'était battue toute la nuit pour
être mangée le matin, elle se dit qu'il vaudrait peut-être mieux se laisser manger tout de suite ;
puis, s'étant ravisée, elle tomba en garde, la tête basse et la corne
en avant, comme une brave chèvre de M. Seguin qu'elle était... Non
pas qu'elle eût l'espoir de tuer le loup, - les chèvres ne tuent pas le loup,
- mais seulement pour voir si elle pourrait tenir aussi longtemps
que la Renaude...
Alors le monstre s'avança, et les
petites cornes entrèrent en danse.
Ah! la brave chevrette, comme
elle y allait de bon cœur ! Plus de dix fois, je ne mens pas, Gringoire,
elle força le loup à reculer pour reprendre haleine. Pendant ces
trêves d'une minute, la gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère herbe ; puis elle retournait
au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit.
De temps en temps la chèvre de M.
Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair, et elle se disait :
« Oh! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube... ?
»
L'une après l'autre, les étoiles
s'éteignirent. Blanquette redoubla de coups de cornes, le loup de
coups de dents... Une lueur pâle parut dans
l'horizon... Le chant du coq enroué monta d'une métairie.
« Enfin! » dit la pauvre bête,
qui n'attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure
blanche toute tachée de sang…
Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.
*
LA CABRA DEL SEÑOR SEGUIN
*
El señor Seguin nunca había tenido suerte con
sus cabras.
Todas las perdía de la misma
manera: un buen día rompían la cuerda y se iban a la montaña, y allá arriba se
las comía el lobo. Ni las caricias de su amo, ni el miedo al lobo, nada las
retenía. Se trataba, a lo que parece, de cabras independientes, que querían a
toda costa aire libre y libertad.
El bueno del señor Seguin, qué no
comprendía en absoluto el carácter de sus animales, estaba consternado. Decía:
—Se acabó; las cabras se aburren
conmigo, no conservaré ni una.
Sin embargo, no se desanimó, y
después de haber perdido seis cabras de la misma manera, compró la séptima,
sólo que esta vez tuvo cuidado de buscarla muy joven, para que se acostumbrara
mejor a vivir con él.
¡Qué linda era con sus ojos
dulces, su perilla de suboficial, sus pezuñas negras y lustrosas, sus cuernos
rayados y sus largos pelos blancos que le hacían una hopalanda! Era casi tan
encantadora como el cabrito de Esmeralda. Y luego, dócil, cariñosa, se dejaba
ordeñar sin moverse, sin meter la pata en la escudilla. Una cabrita
encantadora…
El señor Seguin tenía detrás de
su casa un cercado rodeado de espinos. Allí fué donde instaló su nuevo huesped.
Ató la cabrita a una estaca en el sitio más bonito del prado, cuidando de
dejarle mucha cuerda, y de vez en cuando iba a ver si ella estaba bien. La
cabra era muy feliz y pastaba con tanto gusto que el señor Seguin estaba feliz.
—Por fin—pensaba el pobre
hombre—, ¡he aquí una que no se aburrirá conmigo!
El señor Seguin se equivocaba, su
cabra se aburrió.
Un día, mirando hacia la montaña,
se dijo: «¡Qué bien se debe estar allí arriba! ¡Qué gusto brincar en el brezo
sin esta maldita cuerda que me desuella el cuello!… ¡Bien está, para el burro o
el buey, pastar en un cercado!… Las cabras necesitan espacio».
A partir de aquel momento, la
hierba del cercado le pareció insípida. Se aburrió. Adelgazó, dio menos leche.
Daba lástima verla todo el día tirando del ramal, con la cabeza vuelta en
dirección a la montaña, dilatadas las narices, haciendo «¡Me!…» tristemente.
Bien notaba el señor Seguin que a
su cabra le pasaba algo, pero no sabía lo que era… Una mañana, cuando acababa
de ordeñarla, la cabra se volvió hacia él y le dijo en su lenguaje:
—Señor Seguin, escuche,
languidezco en su casa, déjeme ir a la montaña.
—¡Oh, Dios mío!… ¡También ella!
gritó el señor Seguin estupefacto, y de repente dejó caer su escudilla;
después, sentándose en la hierba, junto a su cabra—: Cómo, Blanquette, ¿quieres
dejarme?
—Sí, señor Seguin.
—Tal vez estás atada demasiado
corto; ¿quieres que alargue la cuerda?
—No vale la pena, señor Seguin.
—Entonces, ¿qué necesitas?, ¿qué
quieres?
—Quiero irme a la montaña, señor
Seguin.
—Pero pobrecita, ¿no sabes que en
la montaña está el lobo?… ¿Qué harás cuando aparezca?…
—Lo embestiré con mis cuernos,
señor Seguin.
—El lobo se ríe de tus cuernos.
Me ha comido cabras con más cuernos que tú. ¿Sabes, la vieja Renaude, la pobre,
que estaba aquí el año pasado?, una cabra fuerte como un macho cabrío, peleó
con el lobo toda la noche… después, por la mañana, el lobo se la comió.
—¡Qué lástima! ¡Pobre Renaude!…
No importa, señor Seguin, déjeme ir a la montaña.
—¡Dios mío!…—dijo el señor
Seguin—; ¿pero qué es lo que les pasa a mis cabras? Una más que me va a comer
el lobo… ¡Pues no, vaya, te salvaré a pesar de todo, picara! y para que no
rompas la cuerda, voy a encerrarte en el establo y allí estarás para siempre.
El señor Seguin se llevó la cabra
a un establo muy oscuro, cuya puerta cerró con dos vueltas. Desgraciadamente se
había olvidado de la ventana, y apenas había vuelto la espalda, cuando la
cabrita se marchó…
Cuando la cabra blanca llegó a la
montaña hubo un deslumbramiento general. Los viejos abetos no habían visto
nunca nada tan lindo. Se la recibió como a una pequeña reina. Los castaños se
inclinaban a tierra para acariciarla con la punta de sus ramas. La retama de
oro se abría a su paso, despidiendo su mejor olor. Toda la montaña la festejó.
Ni cuerda, ni estaca… ni nada que
la impidiera pastar, brincar a su antojo… ¡Allí sí que había hierba! ¡Hasta por
encima de los cuernos, amigo! ¡Y qué hierba! Sabrosa, fina, festoneada, formada
por mil plantas… Bien distinta al césped del cercado. ¡Y flores! Grandes
campánulas azules, dedaleras de púrpura con sus largos cálices, ¡toda una selva
de flores silvestres, rebosantes de jugos embriagadores!…
La cabra blanca, medio borracha,
se revolcaba allí dentro, las piernas en el aire y rodaba a lo largo de las
pendientes, revuelta con las hojas caídas y las castañas…
Después, de un salto, se
levantaba de repente sobre sus patas ¡Hop! y allá iba, hacia adelante, a través
de los bosques y los bojedales, tan pronto en un pico como en el fondo de un
barranco, arriba, abajo, por todas partes… Parecía que había en el monte diez
cabras del señor Seguin. Es que la Blanquette no tenía miedo a nada.
Franqueaba de un salto los
grandes torrentes, que al pasar la salpicaban de polvo húmedo y de espuma.
Después, chorreando toda, iba a echarse sobre cualquier roca plana y se secaba
al sol… Una vez, al avanzar al borde de una meseta con una flor de citiso entre
los dientes, distinguió abajo, muy abajo, en la llanura, la casa del señor
Seguin con el cercado detrás. Esto la hizo llorar de risa.
—¡Qué pequeña!—dijo—. ¿Cómo habré
podido aguantar allí?
¡Pobrecilla! Al verse encaramada
tan alto, se creía por lo menos tan grande como el mundo…
En suma, fue una buena jornada
para la cabra del señor Seguin. Mediado el día, corriendo a derecha y a
izquierda, cayó entre una manada de rebecos que estaban devorando una parra
silvestre. Nuestra pequeña viajera vestida de blanco causó sensación. Se le
dejó el mejor sitio en la parra, y todos aquellos caballeros fueron muy
galantes… Incluso parece que un joven rebeco de negro pelaje tuvo la buena
suerte de gustar a Blanquette. Los dos enamorados se alejaron entre los árboles
durante una o dos horas, y si quieres saber lo que se dijeron, ve a preguntarlo
a los indiscretos manantiales que corren invisibles entre el musgo.
De repente, el viento refrescó.
El monte se volvía color violeta; era el atardecer…
—¡Ya!—dijo la cabrita—; y se
detuvo muy asombrada.
Abajo, los campos estaban
ahogados en bruma. El cercado del señor Seguin desaparecía entre la niebla, y
de la casita no se veía más que el tejado con un poco de humo. Oyó las esquilas
de un rebaño que regresaba, y sintió muy triste el alma… Un gerifalte que
volvía, la rozó con las alas al pasar. Tembló… después hubo un aullido en el
monte:
—¡Uuuh, uuuh!
Pensó en el lobo; la loca no
había pensado en él en todo el día. Al mismo tiempo se oyó una trompa muy
lejos, en el valle. Era el buen señor Seguin que intentaba un último esfuerzo.
—¡Uuuh, uuuh!—hacía el lobo.
¡Vuelve, vuelve!… -gritaba la
trompa,
Blanquette tuvo ganas de volver;
pero acordándose de la estaca, la cuerda, el seto del cercado, pensó que ya no
podría acostumbrarse más a aquella vida y que era mejor quedarse.
La trompa no se oía más…
La cabra percibió tras ella un
ruido de hojas. Se volvió y vio en la sombra dos orejas cortas, muy rectas, con
dos ojos relucientes… Era el lobo.
Enorme, inmóvil, sentado sobre
sus cuartos traseros, allí estaba mirando a la cabrita blanca y saboreándola
por adelantado. Como estaba seguro de que se la comería, el lobo no se
apresuraba; únicamente, cuando ella se volvió, se echó a reír con maldad.
—¡Ja, ja! La cabrita del señor
Seguin—y se pasó la gran lengua roja sobre sus labios resecos.
Blanquette se sintió perdida. Por
un momento, recordando la historia de la vieja Renaude, que luchó toda la noche
para ser devorada por la mañana, se dijo que tal vez lo mejor sería dejarse
comer en seguida; después, sintiéndose arrebatada, se puso en guardia, la
cabeza baja y los cuernos hacia adelante, como una valiente cabra del señor
Seguin que era… No es que tuviera esperanza de matar al lobo, sino solamente
para ver si ella podía resistir tanto tiempo como la Renaude…
Entonces avanzó el monstruo y los
pequeños cuernos entraron en juego.
¡Ah, la valiente cabrita! ¡Qué
animosa! Más de diez veces, y no miento, obligó al lobo a retroceder para tomar
aliento. Durante estas treguas de un minuto, la glotona cogía todavía a toda
prisa una brizna de su querida hierba; luego volvía al combate con la boca
llena… Esto duró toda la noche. De vez en cuando, la cabra del señor Seguin
miraba las estrellas bailar en el claro cielo y se decía:
—¡Oh, con tal que resista hasta
el alba!…
Una tras otra, las estrellas se
extinguieron. Blanquette redobló sus embestidas, el lobo sus dentelladas… Un
resplandor pálido apareció en el horizonte… Desde una alquería subió el canto
de un ronco gallo.
—¡Por fin!—dijo el pobre animal,
que sólo esperaba al día para morir; y se tendió en tierra, envuelta en su
bella piel blanca toda manchada de sangre…
Entonces el lobo se arrojó sobre
la cabrita y se la comió.
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